DÉCRET du Président de la République, du 29 janvier 1852, rapportant les dispositions de l'arrêté du 15 décembre 1848 et du décret du 6 juillet 1850 qui prescrivaient aux sieurs Aubé et Tronchon l'emploi exclusif du coke dans deux des hauts fourneaux de leur usine de Moulaine, commune de Haucourt (Moselle); I, 5.

Décret du 29 janvier 1852, autorisant les sieurs Aubé et Tronchon à établir un lavoir à bras à Villerupt (Moselle); I, 5

Les grèves dans le bassin de Longwy

La situation actuelle

M. Raty, maire et directeur de l'usine de Saulnes, quitte à midi la région et a fermé son usine. Les ordres laissés par lui sont les suivants : On ne reprendra le travail que lorsque dans les environs il sera repris. On allumera les fourneaux les uns après les autres, une sélection sérieuse sera faite parmi les réembauchés. Plus d’ouvriers italiens. Les ouvriers qui ont travaillé jusqu’à ce jour et qui ont subi les violences des grévistes, pourront rentrer immédiatement, mais avec une protection efficace. Les ouvriers recevront 2 francs par jour, plus une indemnité selon le nombre de leurs enfants. On vient d’apprendre que M. Francis Laur, ancien député, qui s’est occupé à plusieurs reprises des affaires industrielles du bassin de Longwy, propose son arbitrage. Cet arbitrage, d’après M. Laur, serait purement technique, sans hommes politiques. Il y aurait trois arbitres : un ingénieur des mines de l'Etat et deux ingénieurs des mines de la région. M. Francis Laur rappelle qu’il a arbitré jadis pour les ouvriers à Decazeville. On l’a invité à s’adresser aux deux parties : aux compagnies et aux ouvriers, par l’intermédiaire du sous-préfet de Briey ou du préfet de Meurthe-et-Moselle. Contrairement à ce qu’on pensait dans certains milieux, la nuit de mercredi à jeudi a été calme. Hier matin, à Saulnes et à Moulaine on a appris que MM. Varède et Boudoux venaient de partir pour Nancy. A l’usine de Moulaine, le travail continue normalement. On sait que les grévistes ont attaqué cette usine, on a retrouvé sur les murs des traces de balles de divers calibres. Il semble établi que les grévistes ont tiré avec des fusils. L’usine est gardée militairement par une compagnie du 162e, de Longwy, et par des soldats du troisième génie, de Verdun. La garde est particulièrement sévère autour de la poudrière, que des grévistes auraient menacé de faire sauter. Dans l’intérieur de l’usine des jaunes se promènent, carabine sur l’épaule. A Hussigny, plusieurs grévistes auraient manifesté l’intention de reprendre le travail. A Mont-Saint-Martin tout est calme.

(LIL:29.7.1905)